Matcha : comprendre son goût si particulier

COMMENT DÉCRIRE LE GOÛT DU MATCHA ?

Le matcha ne se contente pas d’avoir du goût : il a une personnalité. Dès la première gorgée, il tapisse la bouche d’une texture veloutée et révèle une complexité aromatique surprenante. Pour certains, c’est une caresse végétale ; pour d’autres, une vague d’umami aux accents iodés. Mais une chose est sûre : il ne laisse personne indifférent.

Les grandes familles de saveurs

Le goût du matcha peut être doux, intense, ou légèrement piquant selon sa qualité, sa préparation et sa provenance. On y retrouve généralement des notes :

L’équilibre entre ces familles varie selon les préférences : certains recherchent la rondeur, d’autres apprécient une pointe de vivacité en bouche.

Pourquoi certains trouvent-ils le matcha amer ?

L’amertume n’est pas une fatalité avec le matcha, mais elle peut survenir dans plusieurs cas :

Un bon matcha, bien préparé, offre au contraire une douceur végétale sans agressivité, avec une finale soyeuse et longue en bouche.

Quel goût a le matcha latte ?

Mélangé à un lait végétal, le matcha se métamorphose. Ses arômes les plus herbacés s’adoucissent pour laisser place à une texture crémeuse et gourmande. L’umami reste présent, mais s’arrondit, flirtant parfois avec des notes sucrées ou biscuitées, selon le lait utilisé. Le lait d’avoine apporte une douceur enveloppante, l’amande ajoute une note délicatement fruitée, tandis que le soja laisse transparaître davantage le caractère végétal du matcha.

C’est une porte d’entrée idéale pour les palais débutants ou pour les moments où l’on cherche plus de réconfort que de complexité.

 

QU’EST-CE QUI DONNE SON GOÛT AU MATCHA ?

Derrière chaque nuance de goût se cache un enchaînement de gestes précis, de choix botaniques et de savoir-faire ancestral. Le matcha n’est pas un thé comme les autres : sa richesse aromatique résulte d’un subtil équilibre entre nature, récolte et transformation.

Le cultivar : la base aromatique

Tout commence par le cultivar, c’est-à-dire la variété de théier utilisée. Certains cultivars comme le Yabukita, très répandu au Japon, offrent des saveurs délicates, aux notes herbacées. D'autres, comme l’Okumidori, le Samidori ou l’Asahi, sont prisés pour leur douceur, leur teneur en umami et leur texture crémeuse en bouche. Chaque variété donne une identité aromatique différente au matcha, entre fraîcheur verte, rondeur et intensité.

L’ombrage : une culture à l’abri du soleil

Avant la récolte, les théiers destinés au matcha sont recouverts de filets sombres pendant environ trois semaines. Ce procédé d’ombrage réduit la photosynthèse et oblige la plante à produire davantage de chlorophylle et de L-théanine, un acide aminé responsable de la saveur umami. Ce mode de culture unique donne aux feuilles une couleur vert foncé éclatante et une douceur végétale marquée. Plus l’ombrage est long, plus le matcha sera riche, soyeux et dénué d’amertume.

La période de récolte : jeunes pousses ou feuilles matures ?

La date de la cueillette influence profondément le profil gustatif. La première récolte du printemps, appelée ichibancha, donne des jeunes feuilles riches en acides aminés. Résultat : un matcha tout en subtilité, sans amertume, avec une belle longueur en bouche. À l’inverse, les feuilles cueillies plus tard dans la saison contiennent davantage de tanins. Le matcha devient alors plus amer, parfois astringent, avec une sensation plus vive et brute.

La transformation en poudre : toute l’intensité du goût

Une fois cueillies, les feuilles sont passées à la vapeur, séchées puis broyées à la meule de pierre, jusqu’à obtenir une poudre ultra-fine : le matcha. Contrairement aux thés infusés, on consomme la feuille entière, sans filtre ni infusion. Cette particularité donne une texture plus dense, un goût plus présent en bouche, et une perception aromatique amplifiée. C’est ce mode de consommation unique qui explique pourquoi le matcha a un goût si différent des autres thés.

 

COMMENT BIEN CHOISIR SON MATCHA SELON SES ENVIES ?

Tous les matchas ne se valent pas, et c’est tant mieux. À chaque envie correspond un profil : doux ou corsé, pur ou en latte, pour cuisiner ou pour déguster. Voici comment s’y retrouver facilement.

 

BIEN PRÉPARER SON MATCHA POUR RÉVÉLER TOUS SES ARÔMES

Quelques gestes simples suffisent à transformer un bol de matcha en véritable moment de dégustation. Voici les clés pour réussir votre préparation à tous les coups :

Goûter le matcha, c’est ralentir. C’est s’accorder un moment suspendu, entre amertume délicate, rondeur végétale et silence mousseux. Derrière chaque bol, il y a une histoire : celle du thé, de la terre, du geste, et de votre palais qui apprend à écouter. Alors prenez le temps. Préparez, fouettez, savourez. Et laissez le goût du matcha vous révéler quelque chose de vous-même.