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Pourquoi Pariciflore, en particulier ? Parce que cette association utilise la flore sauvage pour restaurer les milieux naturels (des zones humides ou des prairies), pour végétaliser les milieux urbains et pour soutenir les pollinisateurs en leur offrant les plantes dont ils ont besoin.
Nous sommes allés interviewer Elodie Seguin, la fondatrice de Pariciflore, pour lui poser directement nos questions et en savoir plus sur leur mode de fonctionnement.
RENCONTRE AVEC ÉLODIE SEGUIN, FONDATRICE DE PARICIFLORE
La Panda Team : Comment l’association Pariciflore est née ?
Élodie Seguin :
Tout a commencé en 2019, par un appel à projets du département de Seine-Saint-Denis pour installer une pépinière sur un hectare. Étant botaniste et écologue, j’ai voulu saisir cette opportunité pour utiliser des fleurs sauvages et locales dans des projets de restauration. En résumé, on choisit des plantes adaptées au territoire, afin de restaurer des milieux naturels de façon pérenne. Résultat, en trois ans, on est passé de quelques milliers de plantes à 30 000 début 2024.
Comment choisissez-vous les plantes qui seront cultivées ?
Généralement, nous choisissons des plantes vivaces. C’est-à-dire des plantes qui vivront pendant plusieurs décennies, contrairement aux plantes annuelles qui ne vivent qu’un an, comme le coquelicot ou les bleuets par exemple. Les plantes vivaces vont fleurir, répandre sur le sol des graines qui pourront peut-être donner de nouvelles plantes. Mais celle d’origine ne mourra pas pour autant, bien qu’elle perdra bien souvent ses feuilles pendant l’hiver.
Par ailleurs, nous choisissons des espèces présentes en Île de France depuis des milliers d’années. En évoluant sur autant de millénaires, elles sont devenues très robustes, parfaitement acclimatées au sol, au climat et à la faune environnante.
Aussi, elles offrent de bonnes ressources alimentaires pour les pollinisateurs locaux, grâce à leur nectar et leur pollen.
Ce n’est pas le cas des plantes horticoles ?
Non. Celles-ci sont souvent modifiées, pour remplacer les pièces nectarifères en pétales, par exemple, et devenir plus esthétiques aux yeux du consommateur. Mais à cause de cela, la flore se banalise et s’homogénéise à travers les milieux, au détriment de la faune. Notre objectif chez Pariciflore est donc de maintenir le patrimoine génétique de nos écosystèmes végétaux. La diversité est importante, car chaque plante a son petit animal associé, en quelque sorte. La flore sauvage, c’est l’alimentation, mais aussi le lieu de vie, de reproduction et le refuge des insectes ou encore des pollinisateurs.
Où trouvez-vous de telles graines ?
Des bénévoles nous accompagnent de mai à septembre dans les forêts et les prairies pour récolter nos graines pour les productions à venir.
En parallèle, des graines sont aussi récoltées sur différents sites par Végétal Local qui garantit la diversité génétique et la préservation des populations dans lesquelles elles sont prélevées. Chaque récolte détient un numéro d’identifiant, pour tracer son origine.
Vous souhaitez participer aux prochaines récoltes ?
Pariciflore accueille des bénévoles pour récolter les graines de plantes sauvages et les replanter. Envie d’essayer ?
Comment les cultivez-vous ensuite ?
On n’utilise aucun produit ! Pas de chauffage, pas d’engrais. De toute façon, il n’y en a pas besoin puisque nos plantes sont choisies entre autres car elles sont très robustes. Tout est fait manuellement : repiquage, semis, entretien de la pépinière.
De plus, grâce au soutien de Panda Tea, nous allons pouvoir équiper notre chalet de panneaux solaires, pour couvrir les besoins énergétiques de l’association.
Dernière question ! Nous avons vu que vous mettiez en avant la protection des zones humides. Vous pouvez nous en dire plus ?
Ces milieux sont essentiels ! Déjà pour l’homme, car ce sont les zones humides qui rendent l’eau potable. Elles fonctionnent un peu comme des lieux d’épuration.
De plus, elles permettent d’absorber l’eau, à la manière d’une éponge, et donc d’éviter les crues. Aujourd’hui, les inondations viennent entre autres du fait que l’on ait endigué les rivières avec du béton. Les zones humides ne peuvent plus absorber les surplus d’eau des rivières, car elles en sont déconnectées.
Enfin, les zones humides sont souvent celles qui regroupent le plus d’espèces menacées, et il est primordiale de les protéger pour assurer la biodiversité.
Pour toutes ces raisons, Pariciflore va restaurer ces milieux en apportant les espèces acclimatées sur les berges des mares ou des rivières.
Merci Élodie pour tes explications et ton engagement au quotidien !
La direction écologique de Panda Tea vous remercie pour votre intérêt et vous invite à retrouver l’engagement de Pariciflore par ici.
À propos de l’auteur
Créée en 2021, Pariciflore est la toute première pépinière de plantes herbacées sauvages pour l'île de France.
L’association souhaite contribuer au maintien de la biodiversité locale à travers la valorisation de la flore sauvage, et le développement d’une production de plantes et de semences d’espèces sauvages.
Envie de participer à la collecte des graines et la culture des semis en tant que bénévole ? Rendez-vous sur le site www.pariciflore.fr
